VOL V – La centrale biométhane d’Eppeville en pleine croissance

ELLE COUVRE AUJOURD’HUI 15 À 20% DE LA CONSOMMATION DE GAZ AUTOUR DE LA VILLE DE HAM; ET DEMAIN SANS DOUTE BEAUCOUP PLUS PUISQUE LA FILIALE VOL-V BIOMASSE VIENT D’ACQUÉRIR 2 HA SUPPLÉMENTAIRES POUR ANTICIPER LA DEMANDE À L’ÉCHELLE DU TERRITOIRE.

La Centrale Biométhane du Vermandois, portée par le groupe Vol-V, a été inaugurée à Eppeville le 21 septembre 2017. En réalité, « nous avons déjà plus de deux ans de retour d’expérience puisque l’unité a démarré en décembre 2016 pour une montée en charge progressive » explique Maxime Giraudet, chef du projet Objectif : valoriser entre 30 000 et 35 000 tonnes
de déchets organiques par an pour produire plus de 2 millions de m3 de biométhane, ce qui correspond à 2 millions de litres de fuel.

Ce projet date du printemps 2011. L’entreprise avait alors deux exigences : trouver un terrain adéquat et s’assurer de l’approvisionnement en matières premières. Le choix s’est porté sur un terrain libre de 2,5 ha situé dans la zone industrielle d’Eppeville, à proximité d’un réseau de distribution de gaz. « Sans les élus locaux, nous n’aurions rien fait » précise Maxime Giraudet. C’est encore vrai aujourd’hui puisque que la Com de Com vient de faciliter l’acquisition de la parcelle adjacente, soit 2 ha supplémentaires. De la réactivité, un prix attractif et un compromis de vente bouclé à la fin de l’année 2018 : la filiale a toutes les cartes en main pour anticiper la demande et même réfléchir aux dix années à venir avec des études approfondies sur un prototype de station de carburant vert (gaz GNV).

« Notre modèle est stabilisé et il fonctionne bien » souligne-t-il. L’approvisionnement est garanti à la fois par les industries agroalimentaires du secteur et une trentaine d’agriculteurs dans un rayon de 20 km. Une joint-venture a été conclue entre Vol-V et un GIE (Groupement industriel d’entreprises) pilotée par la Chambre d’agriculture de la Somme : elle comprend des poids lourds tels que Tereos (producteur de sucre et de produits dérivés d’amidon), Sitpa (filiale du groupe Nestlé) qui détient l’usine produisant la purée Mousseline et l’usine Bonduelle
(production de légumes).

En parallèle, une trentaine d’agriculteurs bénéficie d’un contrat d’échange : d’un côté, ils apportent environ 3 000 tonnes de matières organiques ; de l’autre, ils reçoivent les digestats qui sont valorisés dans le cadre d’un plan d’épandage couvrant 6000 ha répartis sur 50 communes. Ce cycle vertueux évite aux agriculteurs d’acheter des engrais de synthèse : c’est bien pour leur porte-monnaie, bien pour l’environnement et bien pour le nez des riverains puisque ce digestat n’a pas d’odeur.

Il est également envisagé de récupérer les déchets verts et tontes de pelouse des collectivités locales. Mais l’affaire n’est pas simple car ils doivent être indemnes de tout indésirables (bois, plastique, métal…).

Une recette territoriale
L’équipement a coûté 8,5 millions € dont 1,6 millions € de fonds propres apportés par le groupe Vol-V qui emploie 3 personnes. La Centrale réalise son chiffre d’affaires uniquement sur la vente de biométhane (1,9 millions €) puisque le digestat est rétrocédé aux agriculteurs. « Nous sommes des producteurs d’énergie avant tout » rappelle Maxime Giraudet. Un contrat de raccordement a donc été signé avec le distributeur GRdF pour l’injection dans son réseau de près de 1,850 millions de m3 de biométhane par an. Ainsi, 15 à 20% de la consommation de gaz de la région hamoise est aujourd’hui assurée.

À Eppeville, depuis décembre 2016, une recette est préparée chaque jour. Les intrants sont constitués à 75% d’effluents industriels agro-alimentaires
et à 25 % de biomasse agricole. « Imaginez tout cela comme un grand estomac : il faut des produits fermentés cibles et de bonne qualité ». Des restes de petits pois, de haricots, des sous-produits de pommes de terre et de la paille sont stockés et prétraités (par broyage principalement) dans trois cuves de 2000 m3 chacune. C’est le principe de la méthanisation qui permet d’obtenir le biogaz. Pour le rendre apte à la consommation, il est filtré, traité et odorisé par mesure de sécurité. Puis, il transite vers le poste GrDF de la centrale pour alimenter la ville de Ham. Et comme rien ne se perd, les résidus de cette digestion que l’on appelle digestat serviront de fertilisants pour les terres agricoles.

La Centrale Biométhane du Vermandois s’inscrit résolument dans le concept d’économie circulaire ! « Le gaz est produit localement avec les matières du territoire puisqu’on valorise les déchets agro-alimentaires sur place au lieu de les envoyer dans une autre filière, ce faisant on économise en transport et on réduit l’empreinte carbone tandis que le gaz produit sert à la consommation locale. Ainsi, on est au service de la collectivité toute entière ». Un modèle que Maxime Giraudet n’hésite pas à faire connaître en organisant des visites scolaires. Pédagogue, il se dit prêt à répondre à toutes les questions des riverains, des enfants et de leurs parents.

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CARTE D’IDENTITÉ

La filière Vol-V Biomasse SAS, dédiée au biométhane, créée en 2009, a l’ambition de devenir le premier producteur de biométhane en France, avec un objectif de plus de 0,5 TWh par an en production d’ici 2021.

En 2018, trois nouvelles unités ont été inaugurées : la centrale du Dunois (Eure-et-Loir) et les centrales de Montauban et de Kastellin en Bretagne.

Pour en savoir plus france-biomethane.fr

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