Extrait du discours d’inauguration d’André Salomé, président de la Communauté de Communes de l’Est de la Somme.
Le 29 novembre 2019 à Nesle

Monsieur André Salomé, président de la Communauté de Communes de l’Est de la Somme.

La Culture est un élément essentiel de nos vies, elle crée des émotions communes. Il m’a été donné de lire, un jour que «la culture, c’est le dialogue. C’est le partage. C’est notre ouverture à l’humanité. La culture nous nourrit et nous grandit. » La culture c’est ce qu’il nous reste quand on a tout perdu. Je crois ici que tout, ou presque, est dit.

Néanmoins, il est nécessaire de rappeler que la culture contribue pour 3.2% au PIB de la France. Soit 7 fois plus que l’industrie automobile. C’est un secteur économique à part entière. Il est vrai qu’il faut faire un pas de côté pour regarder la culture au travers de ce prisme économique. Il est vrai que dans l’imaginaire collectif, le travail, c’est du sang, de la sueur et des larmes. Et l’artiste, c’est ce saltimbanque qui se nourrit de son art et d’eau fraîche. La réalité, c’est que cet artiste travaille, cet intermittent participe à l’effort de solidarité nationale tout autant, sinon plus qu’un grand patron.

« Ce qui nous survivra, comme ce qui a survécu des civilisations passées, c’est la culture et c’est le sens de notre engagement. »

Considérer la culture comme une activité économique peut être déroutant et pourtant les chiffres sont là. Pas les miens, ceux de l’Insee mais également ceux de l’Inspection générale des finances. Si notre communauté de communes est connue et reconnue pour être pionnière en matière de développement économique, nous avons toujours pensé et agi en appliquant un principe simple : la culture est une composante à part entière du développement économique du territoire.

Je reste persuadé que ce qui nous survivra, comme ce qui a survécu des civilisations passées, c’est la culture et c’est le sens de notre engagement. Il y a sur cette terre des hommes et des femmes d’exception. Des hommes et des femmes qui, par leur bienveillance, leur action et leur sens du partage, permettent aux œuvres des plus grands artistes de ne jamais disparaître. C’est avec cette conviction que nous avons confié la programmation culturelle à l’association Lautrie-Guilbert dont les membres sont des professionnels engagés, amoureux de la culture, de toutes les cultures et c’est avec beaucoup d’émotion que je confie les clés de cet équipement à Matthieu Hoornaert, avec pour responsabilité de le faire vivre et rayonner au-delà de nos frontières.

Rappelons en quelques mots, la genèse de ce nouvel équipement. A cette occasion, je tiens à saluer la mémoire de Florence Boucly qui a beaucoup œuvré pour la réussite de ce beau projet. Ici, le Pôle multifonctions n’est pas une parure. Il n’est pas non plus un supplément d’âme. Il contribuera à faire briller la créativité et l’expression de tous. Le pôle multifonctions sera à la fois le moteur de l’attractivité de notre territoire et contribuera à valoriser et à redonner confiance à nos habitants, fiers d’un équipement qu’ils se seront approprié, au moment où certains, dépourvus d’ambition pour leur territoire et ses habitants, auraient choisi de ne rien faire. Mais plus largement, le Pôle multifonctions participera à attirer des entreprises et des salariés, qui ne sont pas dans le champ culturel, mais qui auront reçu le signal d’une collectivité qui entreprend, qui se modernise et qui innove. C’est ce qu’on appelle l’ambition au pouvoir.

En termes de financement, ce Pôle multifonctions
est un exemple de transparence

En 2013, il y a déjà 6 ans, les membres du bureau, dont certains nous ont quittés, je pense à Dominique Pecquet et Alain Schiettecatte, ont engagé une réflexion sur le devenir de notre territoire et sur l’intérêt de construire des équipements structurants. Une étude d’opportunité réalisée par un cabinet spécialisé et de nombreuses visites d’équipements ont conforté notre décision de passer par un concours d’architectes dont le lauréat fut le Cabinet Trace avec les architectes Thierry Castelain et Youly Bahnev
Dès la création de la communauté de communes, l’importance du pôle industriel et son développement, nous ont conduits à donner la priorité aux investissements. En bon père de famille, nous nous sommes donné les moyens de nos ambitions et de nos politiques en constituant une capacité d’autofinancement forte et pérenne.

Parlons d’argent, ce Pôle multifonctions a couté 11,3 millions d’euros hors taxes, y compris la crèche, l’espace de coworking, qui dans 6 mois sera équipé d’un bar restaurant et de salles de travail, la salle de spectacles et l’espace séminaire. L’État, la Région des Hauts de France et le Département de la Somme ont soutenu ce projet à hauteur de 31,7%. L’auto-financement final de la Communauté de Communes de l’Est de la Somme est de 7,71 millions d’€ pour 3 bâtiments neufs, dont l’utilité n’est pas contestable. 7,7 millions d’euros, sans coûts cachés, sans oublis de factures. 7,7 millions qui comprennent l’acquisition du foncier, les fouilles, la voirie, la protection du trapil de gaz, les réseaux, la maitrise d’œuvre et les honoraires de toutes sortes ainsi que les équipements intérieurs. Ce projet est un exemple de transparence.

Ce pôle multifonction, comme son nom l’indique, est conçu pour assurer des fonctions diverses et variées. Si la priorité sera donnée au culturel, il n’en demeure pas moins qu’il sera aussi au service des entreprises. L’étude de marché réalisée en 2015 mettait en évidence l’absence d’équipement en mesure d’organiser des séminaires d’entreprises et des expositions. Les équipements de ce pôle offrent aujourd’hui aux chefs d’entreprises les moyens de travailler avec efficacité dans des lieux agréables et conviviaux.
Je rappelle que l’accessibilité est exceptionnelle. Nous sommes à 15 minutes des sorties d’autoroute de Roye, Estrée Deniécourt, Athies. Et à 15 minutes de la gare TGV.

La circulation est facile, on ne connaît ni les embouteillages, ni la pollution, ni les problèmes de stationnement. De plus, nous pouvons présenter les activités des entreprises innovantes du pôle industriel. Séminaires, expositions, salons locaux, voilà des manifestations à organiser dont les recettes permettront d’alimenter les budgets des animations culturelles. Ce pôle sera aussi et d’abord accessible aux habitants et nous souhaitons qu’ils se l’approprient. Les festivités, qu’elles soient pratiquées dans le cadre familial, associatif, ou le fait des collectivités, trouveront leur place dans cet équipement.

Ce soir, nous sommes tous fiers de la concrétisation
de deux dossiers : le Canal et le Pôle Multifonctions.

Sans être devin ni superstitieux, dans la vie il y a de bons présages. Le jeudi 21 novembre dernier, toutes les entreprises étaient encore sur le pont. Elles ont connu le jour le plus long du chantier. Le lendemain, le 22 novembre, dans ces locaux flambant neufs, nous avons accueilli le comité stratégique du canal Seine Nord Europe. Plus de 200 personnes dont 3 ministres, les présidents des Conseils départementaux et le président de la Région Hauts-de-France et en fin de journée, le Président de la République. Monsieur Emmanuel Macron fut le premier à s’exprimer sur la Nouvelle scène en annonçant le financement indéfectible du Canal-Seine-Nord-Europe, sa réalisation et sa mise en eau pour 2028. Ce fut une grande et belle journée pour l’avenir de notre territoire et pour la promotion de la Nouvelle scène.

Je rappelle que depuis 2004, votre Communauté de Communes avait fait de ce projet le combat prioritaire. Notre lobbying, avec l’action de Cyril Toutain, fut sans complexe. Nous avions gardé dans ce projet une foi inébranlable quand d’autres n’y croyaient plus depuis longtemps. Ce soir, nous sommes tous fiers de la concrétisation de ces deux dossiers : le Canal et le Pôle Multifonctions.

Permettez-moi de mettre à l’honneur et de remercier toutes celles et tous ceux, sans qui cela n’aurait pas été rendu possible (…)
A toutes et tous, chers amis, un grand merci d’être présents ce soir, témoignage de votre curiosité et de votre ambition pour l’Est de la Somme. Maurice Blondel aurait dit un jour « l’avenir ne se prévoit pas, il se prépare ». C’est le mandat que vous nous avez confié depuis 2001. Je vous en remercie au nom des élus du conseil communautaire.