INNOVAFEED – Construit une usine à Nesle

LA START UP, QUI S’EST LANCÉE DANS LA FABRICATION DE FARINE D’INSECTES EN 2016, ANNONCE LA CRÉATION DE 110 EMPLOIS

Permettre aux poissons sauvages de retrouver leur alimentation d’origine : c’est le pari de la start up Innovafeed qui s’est lancée dans la fabrication de farine d’insectes. Un cercle vertueux : les co-produits et déchets agricoles servent à nourrir des larves ; une fois desséchées, elles entrent dans la fabrication d’un produit à taux de protéine élevé, qui remplace avantageusement les farines à base de soja ; le tout permet de soutenir de manière durable le secteur aquacole en pleine croissance. Dans cette même logique, les déchets organiques des insectes sont utilisés comme amendement naturel pour l’agriculture biologique locale.

InnovaFeed a testé son modèle sur un premier site de production pilote à Gouzeaucourt dans le Cambresis, avec 1000 tonnes par an et 10 emplois. À Nesle, la capacité de production sera multipliée par 10 et la création de 110 emplois est attendue : opérateurs, techniciens et ingénieurs. La mise en exploitation du site est prévue pour le dernier trimestre 2019.

« C’est le résultat de deux ans de travail, explique le président André Salomé. Il y avait trois sites sur les rangs et Nesle a été choisi.  C’est une très bonne nouvelle pour notre secteur, car il s’agit de la troisième usine qui s’implante en trois ans. Elles ont toutes un caractère exceptionnel et innovant avec des emplois valorisants. »

En effet, Innovafeed suit de près Spurgin Léonhart (50 emplois) et les caramels Nigay (25 emplois).

La nouvelle usine va produire des larves de mouches Hermetia Illucens, non pathogènes, non invasives et identifi ées comme sans risque par la Commission Européenne. L’unité de production sera implantée à côté de l’amidonnerie de Tereos, sur un terrain que la coopérative sucrière a vendu à InnovaFeed. Ce type de partenariat, sans mobilisation de terre agricole, constitue en soi une innovation. Les résidus de l’amidonnerie qui étaient destinés à l’alimentation animale ou à la méthanisation, seront en partie utilisés pour nourrir les larves d’insectes. Le tout sera acheminé par tapis, ce qui supprimera les transports. Ainsi, l’on envisage une économie de 25 000 tonnes de CO2 par an.

L’intérêt de ce partenariat est multiple. Pour Tereos, qui transforme 800 000 tonnes de blé par an, soit environ 25 % du blé picard, c’est le moyen de valoriser localement ses coproduits qui sont aujourd’hui expédiés vers la Bretagne, à destination de l’élevage bovin (le marché des Hauts-de-France étant saturé). InnovaFeed utilisera en effet 20 % de ces coproduits pour nourrir les insectes et pourra utiliser la station d’épuration de Tereos pour le recyclage de 35 000  m3 d’eau.

Avec la construction du Canal Seine-Nord, et la plateforme multimodale, ce type de partenariat pourrait être développé. InnovaFeed compte bien poursuivre son développement : cinq autres unités devraient être créées d’ici 2021.

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EN CHIFFRES

INVESTISSEMENT :
200 MILLLIONS D’EUROS
C’est ce que la jeune entreprise innovante, spécialisée dans la production de protéines d’insectes va investir dans son développement industriel.

70%
des protéines consommées en Europe sont importées. Il s’agit essentiellement de protéines végétales issues des tourteaux de soja dont la culture massive n’est pas sans impact sur l’environnement.

40%
des volumes de poissons sauvages pêchés dans le monde sont dédiés à des farines alimentaires à destination de l’aquaculture.

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