DOSSIER – Une intercommunalité sociale et solidaire

solidaire

LES ENFANTS, LES PARENTS, LES AÎNÉS, LES CHÔMEURS, LA CULTURE, LE SPORT, L’ALIMENTAIRE, LA MOBILITÉ… DANS TOUTES SES ACTIONS, LA COM DE COM DE L’EST DE LA SOMME VEILLE À NE LAISSER PERSONNE AU BORD DU CHEMIN. SI LA MISSION DES STRUCTURES EST AU DIAPASON AVEC LA VOLONTÉ DES ÉLUS, LES AGENTS ONT EUX LE SENTIMENT D’ÊTRE UTILES À LA POPULATION.

L’ACTION DES ÉLUS

L’économie sociale et solidaire est un secteur créateur d’emplois

4 QUESTIONS À ALINE SPRYSCH-JOSSEAUX
7ème vice-présidente
Développement durable,
gestion des milieux aquatiques

Selon vous, comment la Com de Com peut-elle intégrer le volet social et solidaire ?
A.S-J.
Dans pratiquement toute son action. Quand on ouvre une médiathèque, un équipement sportif, une résidence pour personnes âgées ou un centre social, on œuvre pour le bien de tous. En reconnaissant l’économie sociale et solidaire (ESS) en 2014, la loi Hamon a consacré l’idée qu’un autre modèle était possible. Cette idée traversait déjà bon nombre de projets et non pas exclusivement ceux dédiés aux personnes les plus en difficulté. Dans le domaine alimentaire par exemple, ceux qui voulaient consommer autrement ont valorisé les circuits courts en ouvrant des Amap et chez nous récemment une Ruche qui dit oui. Cette question d’un projet alimentaire territorial pour une alimentation durable, nous l’avons beaucoup réfléchie dans le cadre du Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) Cœur des Hauts-de France. Par ailleurs, les agriculteurs ne sont pas en reste : je pense aux différents projets de méthanisation à taille humaine qui leur permettront d’être moins dépendants énergétiquement et de profiter pleinement de l’économie circulaire.

Existe-t-il des freins à ce type de projet ?
A.S-J.
Il y a beaucoup de belles envies, encore faut-il trouver les bons acteurs. Travailler avec ceux qui ont les compétences et les bonnes infos, c’est à ce niveau que peut intervenir la Com de Com en jouant le rôle de facilitateur pour les porteurs de projets. Si quelqu’un se présente avec un projet viable, on va l’aider ; il est normal que l’intercommunalité qui collecte l’impôt puisse le redistribuer. Mais pour cela, il faut oser pousser la porte… Travaillons sur des actions qui ont du sens, et qui s’inscrivent dans la continuité.

Voyez-vous un autre secteur à développer en priorité ?
A.S-J.
Dans un territoire comme le nôtre, la mobilité est de première importance. Les seniors doivent pouvoir aller chez le médecin, faire leurs courses et les jeunes gens se rendre à leur travail ou en formation. Comment font les entreprises avec leurs salariés  ? Ne peut-on pas travailler avec elles, créer du lien, partager les services ? On pourrait citer encore le commerce local. Pour éviter que les villages meurent, on pourrait imaginer des lieux de permanence – disons une demi-journée par semaine en rotation sur nos 41 communes – pour les marchands de fruits et légumes, de viande et de poisson. Vous voyez, quand on intègre l’idée de faire ensemble, on peut aller très loin. Enfin, je voudrais citer un projet qui date de plusieurs années : un garage solidaire qui permettrait, à un public en difficulté, et sur prescription par le Conseil départemental, de faire réparer sa voiture à un prix raisonnable.

Avec le canal, la Com de Com a anticipé les besoins dans le domaine de l’économie classique en facilitant l’implantation d’entreprises. Comment s’insère l’ESS dans ce tableau ?
A.S-J.
Elle vient en complément. Ce qui nous caractérise, c’est la volonté de faire ensemble et, dans cet esprit, chacun peut trouver sa place. Le nerf de la guerre pour que le territoire s’en sorte, c’est quand même l’emploi. Regardez les ateliers Jean-Luc François que la Com de Com a soutenus. Dans le domaine très compétitif de la haute-couture, ils ont permis à des personnes éloignées de l’emploi de bénéficier d’une formation à l’issue de laquelle elles sont devenues entrepreneurs-salariés. L’ESS c’est ça aussi. Ce secteur représente aujourd’hui dans les Hauts-de-France 7% des emplois, soit l’équivalent du secteur agricole – avec, dans la plupart des cas, des contrats aidés. Nous pouvons sortir de la logique de la subvention aux associations pour aller vers de l’autofinancement.

La collectivité accompagne celles et ceux qui en ont le plus besoin

3 QUESTIONS À GRÉGORY LABILLE
1er vice-président
Petite enfance, santé, jeunesse

Social et solidaire. Ces deux mots ont-ils du sens pour vous, élu d’une Communauté de Communes en zone rurale ?
G.L.
À l’heure où de nombreux services publics quittent les territoires ruraux, à l’heure où l’on centralise vers les grandes villes, à l’heure où les dotations de l’État diminuent, les Communauté de Communes rurales doivent s’emparer aux côtés des villes centre-bourgs de ces sujets. Le développement économique doit être au service des actions de solidarité et pourvoir au projet social d’un territoire.

Dans ce domaine, quelle action menée cette année souhaitez-vous valoriser ?
G.L.
À l’échelle de la ville de Ham, la création d’un atelier de couture a permis de proposer des solutions d’insertion, après une formation, à des personnes éloignées de l’emploi. Il en va de même pour le financement de permis de conduire et lutter ainsi contre les problèmes de mobilité propres au milieu rural. La collectivité montre ainsi sa volonté d’accompagner celles et ceux qui en ont le plus besoin. Au niveau de la Communauté de Communes, la reconnaissance du Centre social intercommunal comme « Maison de service au public » ou MSAP sera, à n’en pas douter, un atout pour notre territoire et ses habitants.

Quel projet vous tient-il à cœur de développer ?
G.L.
Dans le domaine du social et de la solidarité, on pourrait aller encore plus loin pour réflechir et imaginer de nouveaux services aux habitants avec pourquoi pas la création d’une maison des associations, une organisation de transport collectif à l’échelle de la Communauté de Communes voire du transport à la demande. Tout cela prendra naturellement du temps mais rien de nous empêche de réfléchir et de nous projeter.

Les chantiers d’insertion embellissent nos villages

3 QUESTIONS À HERVÉ FRIZON
10ème vice-président
Attractivité du territoire, espaces verts, chantiers d’insertion

Deux ans après la fusion des Com de Com de Ham et Nesle, quel est le bilan des chantiers d’insertion dont vous avez la charge en tant qu’élu ?
H.F
Le chantier d’insertion est une réponse aux difficultés rencontrées par une partie de la population la plus fragile, celle qui a le plus besoin d’accompagnement. Les équipes de pôle emploi sont parfois aussi désemparées que les personnes qui en poussent la porte. Les chantiers d’insertion permettent aux chômeurs de longue durée de rester en contact avec la réalité, ainsi ils sont moins déconnectés du travail. C’est une logique gagnant-gagnant : en mettant gracieusement ces personnes au service de nos 41 communes à tour de rôle, la Com de Com leur permet de réaliser des travaux qu’elles n’auraient pu assumer seules. Tous les habitants en prennent conscience et sont ravis de voir leurs espaces verts entretenus et leur territoire embelli.

Pourquoi avez-vous confié ces chantiers d’insertion à l’association Adi 80 ?
H.F
C’est une association sérieuse quant à l’encadrement qu’elle propose. Je m’occupais déjà de Ham avant la fusion, nous avons choisi de tout confier à Adi 80, c’est-à-dire deux chantiers d’insertion, soit 32 personnes au total qui travaillent sous contrat été comme hiver, 5 jours par semaine. C’est important dans un bassin d’emploi comme le nôtre où les nouvelles ne sont pas bonnes : nous nous sommes battus pour PVI, nous nous battrons pour la Sucrerie d’Eppeville.

Quelles sont vos priorités pour 2019 ?
H.F.
Outre les chantiers d’insertion et les crédits espaces verts qui permettent à chaque village d’améliorer son attractivité, nous sommes très attentifs aux Hardines. C’est une importante réserve de batraciens et de papillons où les peupliers servent d’abri, c’est pourquoi nous avons replanté 2,40 ha avec l’aide d’Adi 80. Par ailleurs, toujours avec l’aide de ces jeunes gens, nous avons ouvert une voie de 4 m de large bord à canal, là où même les marcheurs avaient du mal à passer, dans la continuité de la véloroute qui vient de Saint-Valery sur la portion Voyennes – Ham, jusqu’à l’écluse de Noyon. Nous allons continuer ce travail, les idées ne manquent pas.

LES CHANTIERS D’INSERTION POUR LES CHÔMEURS LONGUE DURÉE

Débroussaillage, entretien des espaces verts, réfection de bâtiment…. Ces travaux sont effectués par des personnes en grande précarité dans le cadre d’un chantier d’insertion, très bien encadré, qui a pour objectif de faciliter leur retour à l’emploi avec un accompagnement socio professionnel individualisé. Les salariés sont mis à disposition des 41 communes de la Communauté de Communes suivant un planning prédéfini annuellement (9 jours par an au total, soit l’équivalent de 40% d’un temps plein à disposition de chaque commune).

La Communauté de Communes a délégué à l’association Adi 80 la gestion de ses deux chantiers d’insertion :
l’un pour le secteur Neslois, l’autre pour le secteur Hamois. Sa participation financière s’élève à 61 167.84€ /an par chantier soit un total de 122 335,68 €. Chaque chantier accueille 16 personnes en contrat CDD d’insertion de 20h hebdomadaire minimum sur une durée variant de 4 à 24 mois.

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